Journal de Québec en édition électronique

Rien dans la stratégie nationale sur la sécurité routière

La stratégie québécoise de sécurité routière annoncée récemment n’offre aucune solution à la croissance de la taille des véhicules, alors que le gouvernement devra tôt ou tard s’y attaquer, selon des experts.

Même s’il propose une hausse des amendes, une augmentation du nombre de radars photo et une sécurisation des zones scolaires, le plan en matière de sécurité sur nos routes, annoncé fin août par la ministre des Transports et de la Mobilité durable, Geneviève Guilbault, agit sur plusieurs fronts, mais pas sur celui de la popularité des camions légers comme les VUS.

Questionné par Le Journal, le cabinet de Mme Guilbault ne voit pas cette popularité comme un problème, mais plutôt comme le résultat des besoins des Québécois.

« Notre gouvernement reconnaît que pour plusieurs familles et travailleurs, il est parfois nécessaire d’avoir un véhicule avec une plus grande capacité de chargement », a indiqué le cabinet.

LA SAAQ ÉTUDIE LE PHÉNOMÈNE

Cette position déçoit amèrement Catherine Morency, titulaire de la Chaire Mobilité à Polytechnique Montréal.

« C’est quelque chose qui me désespère que le gouvernement n’aborde pas la question de la transformation du parc de véhicules. C’est quand même majeur comme impact », déplore-t-elle.

Le cabinet de la ministre Guilbault dit toutefois être « en attente » de conclusions de la Société de l’assurance automobile du Québec (SAAQ) qui documente actuellement l’impact des VUS sur les clientèles vulnérables.

Un comité de travail à la SAAQ analyse actuellement les accidents mortels ou graves impliquant des piétons en s’attardant notamment au type de véhicule impliqué.

« Au terme de cet exercice, nous aurons un portrait statistique de la prévalence de ces véhicules lors des collisions avec piétons, de même que la gravité des blessures, ou encore le nombre de décès résultant de ces interactions », a indiqué la porte-parole Geneviève Côté.

PAS ASSEZ CONNU OU PRIORITAIRE

Pour Marie-soleil Cloutier, du Réseau de recherche en sécurité routière, « c’est certain qu’il va falloir s’attaquer au problème plus tôt que tard ».

Elle ne s’attendait toutefois pas à ce que le gouvernement prévoie des mesures sur la taille des véhicules dans sa stratégie récemment annoncée.

« Je n’ai pas l’impression que c’est quelque chose qui est assez connu ou assez prioritaire par rapport à d’autres enjeux », comme changer les aménagements sur la route, croit-elle.

Sandrine Cabana-degani, directrice générale de Piétons Québec, estime aussi que cet enjeu est encore trop nouveau pour que le gouvernement ose l’aborder.

« Ça ne fait pas très longtemps qu’on en parle dans l’espace public. Le choix a été d’aller vers ce qu’on sait qui fonctionne bien. »

ACTUALITÉS

fr-ca

2023-10-14T07:00:00.0000000Z

2023-10-14T07:00:00.0000000Z

https://jdq.pressreader.com/article/281827173427417

Quebecor Media