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Des jeunes hommes accros au crime

Ils affichent un taux élevé de récidive, selon une étude

GABRIEL CÔTÉ

Plus un homme est jeune à sa sortie de prison, plus il a de chances de retourner derrière les barreaux, ont constaté des chercheurs de l’université Laval.

« Il est difficile pour les jeunes hommes qui ont été emprisonnés de se désister du crime », peut-on lire dans un article scientifique publié début décembre dans l’international Journal of Comparative and Applied Criminal Justice.

Pour arriver à cette conclusion, le groupe de chercheurs a suivi pendant cinq ans le parcours de 1558 hommes de 18 à 34 ans qui ont passé au moins six mois derrière les barreaux au Québec. Au Canada, 58 % des personnes incarcérées sont des hommes de moins de 40 ans.

« On s’est posé la question : combien de temps peuvent-ils survivre dehors sans retourner en dedans ? » a expliqué la professeure Isabelle Fortin-dufour, principale auteure de l’étude, dans un communiqué de presse.

La réponse a de quoi surprendre : près du deux tiers de ceux qui ont été libérés n’ont pas été en mesure d’éviter une réincarcération. « Certains se sont retrouvés sous les barreaux une seule fois, mais l’un d’eux y est retourné 12 fois », est-il indiqué dans l’article.

PLUSIEURS FACTEURS

Si, pour les auteurs de l’étude, « l’âge compte », ce n’est pas le seul facteur à prendre en considération pour expliquer ce phénomène.

« Le fait de ne pas avoir d’attache amoureuse dans la communauté fait que certains reviennent pratiquement un an plus vite que ceux qui sont en couple », a précisé Mme Fortin-dufour.

« Les personnes moins éduquées, qui ont davantage de difficulté à maintenir un emploi, et celles qui ont commis une offense plus violente, comme une agression ou une agression sexuelle, sont aussi plus à risque de retourner en prison. Les problèmes de consommation d’alcool et de drogue arrivent en tête de liste parmi les facteurs de risque », peut-on également lire dans le communiqué de presse.

Fait étonnant, les jeunes adultes supervisés après leur remise en liberté ont tendance à retourner plus rapidement en prison que ceux qui ne sont soumis à aucune surveillance, ont constaté les chercheurs.

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2023-12-20T08:00:00.0000000Z

2023-12-20T08:00:00.0000000Z

https://jdq.pressreader.com/article/281651079908968

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