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J’ai été chanceux de survivre aux années 80

John Taylor confesse qu’il était «horsdecontrôle » durant la période glorieuse de Duran Duran

CÉDRIC BÉLANGER

« Je ne sais pas trop comment j’ai survécu aux années 1980, je pense que j’ai simplement été chanceux. J’ai essayé très fort de ne pas y survivre. »

Dans l’écran Zoom, John Taylor, bassiste de Duran Duran, a éclaté de rire lorsque le représentant du Journal lui a demandé comment il était passé à travers cette décennie folle sans y laisser sa peau.

« Pendant un moment, j’étais hors de contrôle », se souvient celui qui s’entretenait avec nous en marge de la parution de

Future Past, le quinzième album des Britanniques.

Il y avait de quoi perdre la tête. Grâce à d’immenses succès comme Rio, Hungry Like The Wolf, Save a Prayer, The Reflex et leurs vidéoclips avant-gardistes, John, Simon Le Bon, Nick Rhodes, Andy et Roger Taylor sont devenus du jour au lendemain les idoles de toute une génération d’adolescentes.

Même si John avoue qu’il rêvait de « remplir le Madison Square Garden », jamais il n’avait envisagé que des milliers de jeunes filles lui hurleraient leur amour dans les concerts et que le groupe allait recevoir des sacs et des sacs remplis de lettres de fans (NDLR: dans le temps, internet n’existait pas, il fallait prendre un papier et un crayon pour envoyer un message à ses idoles). L’étourdissante vie sexe, drogue et rock and roll des stars, John Taylor l’a vécue à fond. Jusqu’au bord du précipice.

« J’ai été sauvé, reconnaît le musicien aujourd’hui âgé de 61 ans. Je ne sais pas comment c’est arrivé, mais c’est comme si une force supérieure m’avait ramassé pour me dire que non, mon heure n’était pas venue », confie celui qui est sobre depuis maintenant plus de 25 ans.

UN SUCCÈS PLANIFIÉ

S’il a été fulgurant, le succès de Duran Duran n’était pas le fruit du hasard. Tels des « conspirateurs », John Taylor et Nick Rhodes ont minutieusement planifié les identités musicale et visuelle de leur groupe en s’inspirant de formations jeunes et révolutionnaires de l’époque comme The Clash, les Sex Pistols et Siouxsie and the Banshees.

« Nous allions voir des tonnes de concerts et après, on analysait ce qui fonctionnait et ce qui ne fonctionnait pas. Nous avons toujours imaginé le groupe comme une expérience complète. On se préoccupait de nos vêtements, de nos dépliants, de nos visuels », raconte John Taylor.

« Quand nous nous sommes rassemblés, les cinq membres originaux, nous avions une énergie énorme. Nous étions impossibles à arrêter, et les portes se sont ouvertes. »

DES CLIPS PAS CHERS

Le groupe a rapidement fait sa marque en devenant l’un des premiers artistes à miser sur le vidéoclip pour vendre sa musique. Chaque clip était un court métrage, mettant régulièrement en scène des belles filles et les cinq membres du groupe à l’aventure aux quatre coins du globe. Rio a été filmé sur un bateau dans la mer des Caraïbes. Lonely in Your Nightmare,

Hungry Like the Wolf et Save a Prayer ont été tournés au Sri Lanka. Pour A View to a Kill, chanson-titre d’un film de James Bond, le groupe a joué les agents secrets dans la tour Eiffel à Paris. Contrairement à ce qu’on pourrait penser, les premiers vidéoclips de Duran Duran n’ont pas coûté une fortune, révèle John Taylor. Chaque déplacement était rentabilisé.

« Si on se rendait en Australie pour lancer une tournée, on tournait un vidéo. Nous dormions dans des hôtels bon marché. Les trois clips tournés au Sri Lanka ont coûté environ 40 000 livres Sterling (68 000 $). »

C’est certainement un des meilleurs investissements de l’histoire de la musique pop.

SPECTACLES

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2021-10-22T07:00:00.0000000Z

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