Journal de Québec en édition électronique

37 000 places « au plus sacrant »

Québec en promet une pour chaque enfant d’ici 4 ans mais devra trouver 17 800 éducatrices supplémentaires

GENEVIÈVE LAJOIE

Québec promet que tous les petits Québécois auront une place en garderie d’ici quatre ans. Mais pour y arriver, le gouvernement Legault devra relever un défi de taille : trouver 17 800 éducatrices supplémentaires, en pleine pénurie de main-d’oeuvre.

François Legault et son ministre de la Famille, Mathieu Lacombe, se sont engagés hier à créer 37 000 nouvelles places subventionnées d’ici 2024-2025. Un projet de loi pour améliorer l’accessibilité au réseau des services de garde a aussi été déposé. Le plan de la CAQ pour compléter le réseau coûtera 3 milliards $.

Il faut développer des nouvelles places « au plus sacrant » ,a lancé le premier ministre, qui s’était déplacé pour l’occasion dans un centre d’amusement pour enfants de Québec pour une annonce qui avait des airs de précampagne électorale.

Québec permettra dorénavant aux CPE et garderies d’accueillir jusqu’à 100 enfants par installation.

Le ministère de la Famille aura désormais l’obligation de lancer une invitation à soumettre un projet de développement de garderies lorsqu’il manquera de places dans un territoire.

Et si personne n’est intéressé à le faire, le gouvernement prendra les grands moyens et construira lui-même les installations devant accueillir des bambins. « On pourra (ensuite) demander aux parents, “qui est intéressé à former un conseil d’administration ?” » a lancé François Legault.

UN RANG SUR LA LISTE

La Place 0-5 ans, guichet unique pour obtenir une place en service de garde qui a connu des ratés dans les derniers mois, sera éventuellement gérée directement par le ministère. Mais attention, cette promesse ne sera effective que d’ici deux ans, estime le ministre Lacombe.

Tous les enfants devront y être dûment inscrits pour pouvoir obtenir une place en garderie. Rappelons que la vérificatrice générale avait tiré la sonnette d’alarme l’an dernier. Guylaine Leclerc avait dévoilé que plus de 30 000 places ont été offertes en dehors du système La Place 0-5 en toute illégalité.

Les parents obtiendront « un rang » qui leur permettra de savoir si leur enfant est très loin dans la liste d’attente de la garderie désirée ou non. Le gouvernement fera le ménage dans les critères de sélection des services de garde.

UNE MAIN-D’OEUVRE À TROUVER

Mais pour réussir à compléter le réseau des garderies et à fournir une place à chaque enfant, le grand défi du gouvernement sera de trouver 17 800 éducatrices supplémentaires, dont 14 000 qualifiées.

Actuellement, il manque déjà 2600 travailleuses de la petite enfance dans le réseau. Créer des places additionnelles signifie qu’il en faudra encore plus pour prendre soin de ces tout-petits. Rappelons également qu’il faut trois ans d’études collégiales pour former une éducatrice qualifiée.

FORMATION ACCÉLÉRÉE

Pour pallier cette problématique, le gouvernement planche sur une formation accélérée permettant à des jeunes d’alterner les études et le travail en garderie. François Legault a évoqué la possibilité que ces étudiantes-éducatrices fassent une semaine de formation, suivie d’une semaine sur le terrain. Le premier ministre a toutefois admis que cette stratégie nécessite deux personnes pour un poste.

Québec compte aussi bonifier le crédit d’impôt pour frais de garde dans le minibudget qui sera présenté en novembre, un soulagement pour les parents qui doivent payer le gros prix en garderie non subventionnée, car ils n’ont pas de place à 8,50 $ pour leur enfant.

D’ailleurs, la conversion des garderies privées non subventionnées en places subventionnées se poursuivra, mais de manière très graduelle.

ACTUALITÉS

fr-ca

2021-10-22T07:00:00.0000000Z

2021-10-22T07:00:00.0000000Z

https://jdq.pressreader.com/article/281745567588797

Quebecor Media