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Le ministre Roberge s’allie à un « anti-woke » notoire

Avec son homologue français, il s’inquiète de la montée des courants radicaux

MARC-ANDRÉ GAGNON

Dans une lettre ouverte, le ministre de l’éducation, Jean-françois Roberge, se porte à la défense de la liberté d’expression en s’alliant à son homologue français, JeanMichel Blanquer, un « anti- woke » notoire du gouvernement Macron.

« L’école pour la liberté, contre l’obscurantisme », s’intitule la missive dont plusieurs médias ont obtenu copie.

D’entrée de jeu, les deux ministres reviennent sur la « cérémonie de purification par la flamme », qui a récemment fait les manchettes, après que des livres jeunesse, dont des bandes dessinées de Tintin et de Lucky Luke, ont été brûlés par un conseil scolaire de l’ontario, sous prétexte que ces oeuvres véhiculaient des préjugés envers les Autochtones.

L’histoire a finalement révélé que les Premières Nations elles-mêmes étaient contre ce genre d’autodafé.

UN REMPART CONTRE L’IGNORANCE

Pour les ministres Roberge et Blanquer, c’est l’illustration des « dérives liées à la culture de l’annulation », que les Français nommeront plus souvent la « cancel culture ».

« Ce phénomène frappe autant la France que le Québec », écrivent-ils. L’essentiel de leur message : « réfléchir au rôle de l’éducation en démocratie » et miser sur l’école comme « rempart primordial contre l’ignorance et l’obscurantisme ».

LUTTE CONTRE LE « WOKISME »

En France, le ministre de l’éducation nationale, de la Jeunesse et des Sports, Jean-michel Blanquer, est en guerre ouverte contre la culture de l’annulation.

Il a d’ailleurs lancé, la semaine dernière, le « Laboratoire de la République », un cercle de réflexion dont l’objectif est de lutter précisément contre le « wokisme », un phénomène dont il situe l’origine dans les campus américains.

Dans une entrevue accordée au quotidien Le Monde en marge du lancement de son groupe de réflexion, le ministre Blanquer avance notamment que l’idéologie « woke » a « pu amener, par réaction, Donald Trump au pouvoir ». « La France et sa jeunesse doivent échapper à ça », signale M. Blanquer.

Dans la lettre qu’il a rédigée avec son homologue québécois, la culture de l’annulation est associée à « une idéologie et des méthodes directement importées de certains campus universitaires américains […] qui sont à mille lieues des valeurs de respect et de tolérance sur lesquelles se fondent nos démocraties ».

Le débat qui sévit en France n’est pas sans rappeler la controverse qui a récemment fait les manchettes au Québec, lorsque le premier ministre François Legault a traité de « woke » le chef parlementaire de Québec solidaire, Gabriel Nadeau-dubois.

Dans son discours inaugural, mardi dernier, M. Legault a par ailleurs misé sur l’importance de la « cohésion nationale », qui « doit être cultivée dès l’enfance ». Il s’est engagé, du même souffle, à remplacer le cours Éthique et culture religieuse par un cours axé sur la culture et la citoyenneté québécoises, une mission à laquelle le ministre Roberge doit donner suite dans les prochains jours.

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2021-10-22T07:00:00.0000000Z

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