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Un premier suspect 22 ans plus tard

Un homme a été arrêté hier pour le meurtre d’une mère de famille en 1999

FÉLIX SÉGUIN ET KATHRYNE LAMONTAGNE

La Sûreté du Québec a arrêté hier l’un des trois individus soupçonnés d’avoir été impliqués dans le meurtre d’une mère de famille survenu il y a plus de 20 ans, près de Montmagny, un dénouement rendu possible entre autres grâce à l’émission J.E.

Le 14 décembre 1999, Lucie Castonguay, 42 ans, était poignardée à mort à son domicile de Saint-fabien-de

Panet. Son corps était retrouvé trois jours plus tard, dans sa résidence de la route

204 sud, aujourd’hui la route 283. Le drame avait causé une commotion dans ce petit village de quelque 900 âmes. L’affaire, classée durant deux décennies comme un meurtre non résolu, a connu une avancée majeure à partir d’octobre 2019. L’émission J.E diffusait alors en exclusivité une entrevue avec les fils de la victime, Emanuel et François Mercier, qui racontaient pour la première fois comment ils avaient vécu le meurtre de leur mère.

CONTACTÉ PAR DES SOURCES

Pour Emanuel Mercier, il y a eu un avant et un après J.E. « Après l’émission, j’ai été contacté par plein de personnes pour me dire ce qui en était. C’était des sources quand même assez crédibles. Et c’était toujours la même histoire. Pareille », a-t-il expliqué hier.

Au fil de ces témoignages, deux noms reviennent continuellement : Marcel Chabot et Scott Foley, deux individus aux dossiers judiciaires bien garnis, qui avaient 29 ans au moment du meurtre. Un troisième suspect s’ajoute à la liste: Marc Mercier, l’ex-conjoint de Lucie Castonguay.

Marcel Chabot a été appréhendé hier matin par les enquêteurs de l’unité des crimes non résolus de la Sûreté du Québec, à sa résidence de Saint-jean-port-joli, dans Chaudière-appalaches.

« TÉMOIN IMPORTANT »

Menottes aux poignets, le suspect de 51 ans a été conduit au poste de police local, puis au quartier général de la SQ, à Québec. Il y a été interrogé à titre de « témoin important ».

L’arrestation de Marcel Chabot a été accueillie avec soulagement par les citoyens rencontrés hier à SaintFabien-de-panet. « C’est sûr qu’avec tout ce qui se dit, il était comme sur la liste », a confié Brigitte Bolduc, la cousine de la défunte. « Parce qu’on se dit: si ça peut arriver à elle, ça peut arriver à n’importe qui », poursuit-elle.

L’EX-MARI DANS LA MIRE

Au moment du drame, l’ex-mari de Lucie Castonguay, Marc Mercier, est aussi rapidement tombé dans la mire des enquêteurs. Le couple venait tout juste de divorcer lorsque la dame a été assassinée.

S’il se réjouit de l’interception de Marcel Chabot, Emanuel Mercier refuse de se prononcer sur la possible implication de son père dans le meurtre de sa mère. « On va attendre de voir ce que Marcel Chabot va dire [aux enquêteurs] », a-t-il résumé.

Notre Bureau d’enquête s’est présenté à la résidence de Marc Mercier, à Québec, hier. Des voisins ont clairement fait savoir qu’il n’y aurait « aucune chance » que M. Mercier accepte de répondre à nos questions. « Vous ne faites rien, vous n’aurez rien. Il est dans tous ses états, il est tout à l’envers », a brièvement réagi un de ses proches.

Aucune accusation n’a été portée contre Marc Mercier, qui n’a pas d’antécédents judiciaires. Quant à Scott Foley, les limiers ne pourront jamais lui mettre la main au collet. Six mois après la mort de Lucie Castonguay, le jeune homme s’est enlevé la vie dans sa résidence de Saint-fabien-de-panet.

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