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QUÉBEC N’AVAIT PAS LES BONNES LISTES

Vaccination obligatoire des employés de la santé

ÉRIC YVAN LEMAY

Une semaine après le report de la vaccination obligatoire dans le réseau de la santé, Québec et les ordres professionnels sont toujours en train de vérifier les noms qui apparaissent sur les listes des travailleurs non vaccinés et y ont découvert plusieurs erreurs.

L’exemple le plus frappant concerne le Collège des médecins du Québec. Il y a une semaine, on dénombrait 580 docteurs considérés comme non vaccinés.

En date d’hier, ce nombre avait chuté à 250 puisque plus de la moitié ont pu prouver qu’ils étaient déjà immunisés avant la date butoir du 15 octobre.

Par exemple, certains avaient reçu leurs doses en Ontario ou leurs noms avaient été mis par erreur sur la liste des non-vaccinés contre la COVID-19.

À l’ordre professionnel des inhalothérapeutes du Québec (OPIQ), la liste a aussi fondu après les récentes vérifications, passant de 437 à 210 membres dont on ne sait pas s’ils ont reçu leurs deux doses.

Pour déterminer qui n’a pas été vacciné, le gouvernement utilise des listes faites par l’institut national de santé publique du Québec (INSPQ), qui gère le Registre provincial de vaccination.

Chaque établissement de santé et ordre professionnel a reçu des listes de travailleurs non vaccinés au cours des derniers jours et on y a rapidement dépisté des erreurs, selon les sources à qui notre Bureau d’enquête a parlé.

SURPRIS

Pour des milliers d’autres, le système informatique n’arrivait tout simplement pas à valider le nom dans le Registre de vaccination ( voir autre texte ci-contre).

C’est le cas du Dr Alex Carignan, un spécialiste en microbiologie et maladies infectieuses de Sherbrooke.

« J’étais quand même surpris. Je suis un grand défenseur de la vaccination », dit celui qui a reçu sa deuxième dose le 28 avril.

Le courriel qu’il a reçu du Collège des médecins lui demandait de fournir son numéro d’assurance maladie, sans quoi il risquait d’être suspendu le 15 novembre.

À partir de cette date, les docteurs et employés du réseau pourraient être réaffectés ou suspendus sans solde s’ils ne sont pas adéquatement protégés. Le ministre de la Santé Christian Dubé avait d’abord fixé la date au 15 octobre, avant de reculer en invoquant des risques de bris de services.

On comptait alors plus de 14 000 personnes qui n’avaient reçu aucune dose, soit un peu plus de 4 % du personnel.

« COMPLÈTEMENT ILLUSOIRE »

Pour Jeff Begley, président de la Fédération de la santé et des services sociaux de la CSN, Québec a voulu agir trop vite.

« Le 15 octobre, c’était complètement illusoire », dit-il, rappelant que les employés de la santé n’ont eu que trois semaines pour recevoir les injections après l’adoption du décret sur la vaccination obligatoire.

Même s’il invite tous ses membres à se faire vacciner, il s’inquiète que des travailleurs soient visés par erreur.

« Suspendre le droit d’exercice, c’est majeur. Il faut être sûr de nous et on ne peut pas être sûr quand on n’a pas la bonne information », indique la directrice générale de L’OPIQ, Josée Prud’homme.

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