L’un des derniers caribous tué par des braconniers

AGENCE QMI | Le ministère de l’environnement a révélé, hier, qu’il enquêtait sur la mise à mort d’une femelle caribou qui avait été libérée deux mois plus tôt de l’enclos construit pour tenter de sauver l’espèce en Gaspésie.

« Le caribou abattu était porteur d’un collier télémétrique. Il s’agit de l’une des femelles capturées et mises en enclos à l’hiver 2023. Elle a été libérée avec les autres femelles à la fin du mois d’août après les recommandations d’un comité scientifique consultatif externe », a détaillé le ministère dans un communiqué au nom de la Protection de la faune du Québec.

Les agents de la faune ont amorcé leur enquête sur la mort de l’animal le 15 octobre, notamment avec l’aide d’un maître-chien et d’un pilote de drone.

Ils ont finalement rencontré des suspects le 18 octobre et saisi la viande du caribou.

EFFORT DE REPRODUCTION

La harde de caribous montagnards de la Gaspésie – la seule présente au sud du fleuve Saint-laurent – ne compte plus qu’une poignée d’individus, contre de 700 à 1500 durant les années 1950. Lors du dernier inventaire en 2021, la population a été estimée à 38 individus.

En mars dernier, six femelles, dont deux gestantes, avaient été capturées et mises dans un enclos pour les protéger des prédateurs. Or, l’une des femelles et les deux faons qui sont nés dans l’enclos sont morts au cours des mois suivants.

En août, les cinq femelles restantes – incluant celle tuée par les braconniers – ont été libérées afin « qu’elles puissent contribuer à l’effort de reproduction de la population en nature pendant l’année 2023 », avait expliqué le ministère.

Outre le caribou montagnard en Gaspésie, le caribou forestier au nord du Saintlaurent est lui aussi menacé d’extinction. Les survivants des hardes de Val-d’or et de Charlevoix ont été placés dans des enclos, tandis que les autres populations sont suivies de près.

Un chasseur qui abat un caribou forestier s’expose à une amende de 20 000 $, voire de 40 000 $ en cas de récidive.