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Québec achèterait les terres de Rabaska pour 29 à 34 M$

Le ministre Pierre Fitzgibbon souhaite en faire un parc industriel

STÉPHANIE MARTIN

Le Journal a appris qu’une entente a été signée entre Rabaska et le gouvernement du Québec, par l’entremise du ministre Pierre Fitzgibbon, pour l’achat des terres de Rabaska, situées à Lévis, pour une somme de 29 à 34 millions $.

Selon des notes internes présentant le suivi des discussions entre les parties impliquées dans le dossier Rabaska, dont Le Journal a obtenu copie, une entente de confidentialité qui scelle le sort des terres appartenant à la société en commandite a été signée le 20 juillet entre le ministère de Pierre Fitzgibbon (Économie, Innovation et Énergie) et Rabaska, avec l’accord du bureau du premier ministre François Legault.

Les ministres Bernard Drainville et Eric Girard ont aussi été mis au courant.

L’information a été également confirmée par une source proche du dossier.

Selon cette entente, les terres très convoitées dans l’est de Lévis, d’une superficie de 272 hectares, passeront sous le giron provincial, qui veut y développer un parc industriel dont la thématique reste à définir.

« On a confirmé à Rabaska qu’on achète le terrain », écrit le ministre Pierre Fitzgibbon dans un courriel que nous avons pu consulter.

« Le prix demandé est dans la fourchette de 29 à 34 millions $. » Une fourchette « raisonnable », juge le ministre qui entend « viser pour le plus bas possible ».

M. Fitzgibbon précise que la première option est d’acheter les actions de Rabaska, mais que si des enjeux surviennent, le gouvernement acquerra les terres.

LÉVIS RÉAGIT POSITIVEMENT

Selon nos informations, la Ville de Lévis a réagi positivement à cette nouvelle et les hauts dirigeants ont convenu de ralentir leurs procédures d’expropriation de Rabaska, le temps que le gouvernement confirme la transaction.

Le maire Gilles Lehouillier a demandé à ce que ses services s’assurent de conserver les revenus municipaux de taxation sur les lots, d’en contrôler les usages et de limiter les dépenses pour la Ville.

Lévis avait en effet lancé au début juin un avis d’expropriation sur une partie des terres dézonées, arguant un besoin en terrains industriels. Rabaska avait contesté cette expropriation. Une longue bataille judiciaire s’annonçait. Cela a joué dans les discussions récentes avec le Ministère, selon nos informations.

LE PORT DE QUÉBEC IMPLIQUÉ

Le Port de Québec, qui devait se porter acquéreur des terres, est aussi impliqué dans les récentes tractations.

Il fera partie d’un comité tripartite qui participera au développement du projet.

Le ministre devait présenter le tout au Conseil des ministres au début septembre. Il est question aussi de faire un dépôt de 1 million $ afin de sécuriser la transaction.

Cela aura pour effet de stopper le processus judiciaire, selon le ministre, qui évalue que deux mois seront nécessaires pour boucler la transaction.

Récemment, le ministre de l’agriculture, André Lamontagne, a plaidé que l’état était peu outillé pour ramener les terres en zone agricole, comme le réclament plusieurs, parce qu’elles n’appartiennent pas au gouvernement du Québec.

Au cabinet du ministre Pierre Fitzgibbon, on a simplement commenté : « On travaille avec l’ensemble des partenaires de la région pour dénouer le dossier. »

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2023-09-15T07:00:00.0000000Z

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